La colposcopie
Qu'est-ce qu'une colposcopie ?
La colposcopie est un examen du col de l'utérus à l'aide d'un microscope binoculaire, similaire à de grosses jumelles, qui assure un agrandissement et un éclairage puissant après l'application de "colorants".
Son objectif est de détecter des lésions généralement invisibles à l'œil nu, lesquelles, si négligées, pourraient évoluer vers un cancer du col de l'utérus. L’examen est indolore. Il nécessite l'utilisation préalable d'un spéculum, un écarteur vaginal, pour exposer le col de l'utérus.
Après avoir localisé le col, le médecin utilise deux solutions, communément
appelées "colorants", pour faciliter l'observation et
l'identification de potentielles lésions précancéreuses :
· Une solution d'acide acétique, qui provoque le "blanchiment" des zones suspectes.
· Une solution de Lugol, composée d'iode, permettant de délimiter visuellement ces zones.
Ces deux produits ne provoquent ni douleur ni allergies, occasionnant parfois de légers picotements temporaires.
À la suite de l'examen, en fonction de l'apparence observée, le gynécologue peut décider de réaliser une ou plusieurs biopsies, consistant en des prélèvements de fragments de tissu (muqueuse ou "peau" qui recouvre le col) pour une analyse approfondie. Les échantillons sont ensuite envoyés au laboratoire d'histopathologie, les résultats étant généralement disponibles dans les 7 à 15 jours.
Ces résultats pourraient nécessiter une nouvelle consultation pour une explication détaillée et pour décider d'une éventuelle démarche thérapeutique. La colposcopie permet également la détection de lésions sur d'autres parties de la filière génitale, telles que le vagin, la vulve, voire même l'anus ou le périnée.
Quand doit-on pratiquer une colposcopie ?
Il est nécessaire de pratiquer une colposcopie quand :
- Il y a un frottis anormal évocateur d’une lésion de haut grade, de bas grade ou de type ASCUS avec un test HPV positif pour les virus à haut risque (potentiellement oncogènes (HPV hr) ou encore AGC avec un HPV hr positif.
- Il y a des anomalies sur la vulve évoquant une infection à HPV (papillomavirus).
- Une infection persistante par les papillomavirus (test HPV positif persistant).
- Un col d’aspect anormal ou suspect vu par le gynécologue.
- Pour la surveillance, afin de vérifier l’absence de toute lésion résiduelle ou persistante.
Qu'est-ce qu'une biopsie ?
Une biopsie est une procédure médicale consistant à prélever un petit échantillon de tissu ou de cellules d'un organisme vivant.
Cet échantillon est ensuite analysé pour diagnostiquer des maladies telles que le cancer ou les infections, permettant ainsi aux professionnels de la santé de prendre des décisions éclairées sur les traitements à suivre.
En pratique, une fois la colposcopie réalisée, le médecin décide, si l’aspect des lésions vues le justifie, de pratiquer une ou des biopsies. Cela consiste à prélever un fragment (petit morceau) de la muqueuse (peau qui recouvre le col) avec des pinces qui mesurent quelques millimètres.
Les biopsies ne sont en général pas douloureuses mais peuvent provoquer un léger saignement pendant quelques heures ou une journée dont il faut être prévenue et qui peut nécessiter le port d’une protection.
Le ou les fragments sont ensuite transmis au laboratoire d’histopathologie, les résultats parviennent en général dans les 7/10 jours qui suivent et peuvent dès lors nécessiter une nouvelle consultation afin de les expliciter et de décider une éventuelle attitude thérapeutique, le cas échéant.
HPV positif ou HPV+ ?
HPV est l’acronyme de Human Papilloma Virus. Les Papilloma virus sont une famille de virus qui ont un tropisme (une spécificité à infecter) pour la peau et les muqueuses.
On en a décrit plus d’une centaine dont 40 environ peuvent infecter les organes génitaux :
Certains sont plutôt anodins on les appelle les HPV à Bas risque (par exemple HPV 6 & 11) d'autres sont plutôt plus agressifs on les appelle les HPV à Haut risque (HPV) ou potentiellement oncogènes.
Parmi ces HPV certains sont donc plus cancérigènes que d’autres : on les appelle les virus à Haut risque (par exemple les HPV 16 & 18).
Ils sont responsables de la survenue de cancers dont le plus fréquent est le cancer du col de l’utérus.
La plupart du temps (dans 80 à 90 % des cas) cependant l’infection, le plus souvent, est passagère et régresse spontanément, c'est l'évolution naturelle la plus fréquente de l'infection par le Papilloma virus.
Néanmoins, lorsque le virus persiste : il risque d’entraîner le développement de lésions précancéreuses qui, si elles-mêmes persistent, peuvent alors éventuellement évoluer vers un cancer après un temps relativement long environ 10 à 15 ans.
Lorsque les tests sont positifs, cela signifie que l’on est porteur de ce type de virus, mais pas obligatoirement que l’on est porteur d’une lésion précancéreuse.
La présence isolée d'un résultat positif ne revêt pas nécessairement de connotation négative ; c'est plutôt la persistance du virus qui constitue une situation à risque.
En cas de résultats négatifs, le risque de développer une lésion dans les 3 à 5 ans est très rare. Des tests plus précis, tels que le génotypage, ont récemment été développés pour déterminer spécifiquement le génotype du virus, étant donné que certains, tels que les HPV 16 ou 18, sont plus préoccupants que d'autres. Ces avancées pourraient potentiellement améliorer la surveillance des patientes, notamment celles vaccinées contre certains HPV.
En France, le Test HPV est maintenant proposé comme dépistage primaire tous les 5 ans pour toutes les femmes âgées de 30 à 65 ans.